Sunday, October 28, 2007



















Obésité mentale?

La psychanalyste française Catherine Grangeard est spécialiste des problèmes du poids et du comportement alimentaire. Depuis 7 ans elle est dans l’équipe d’un chirurgien qui fait des gastroplasties(intervention au cours de laquelle on pose un anneau qui enserre la partie supérieure de l’estomac et le divise en deux, ce qui règle l’ingestion de la nourriture). En février l’année courante en France est paru son livre : « Obésités. Le poids des mots. Les maux du poids », Ed Calmann Lévy, 2007. Récemment, lors d’un séminaire avec des collègues bulgares, Mme Grangeard a présenté son expérience et ses conceptions théoriques pour cette « épidémie » moderne qui s’étend de plus en plus.
- Votre livre est peut-être la première « vue » d’un psychanalyste sur les problèmes de l’obésité et les personnes qui en souffrent.
- Les psychanalystes d’ordinaire ne sont jamais consultés pour des problèmes de poids, classiquement les gens vont voir un médecin qui les met au régime et qui ensuite leur demande un effort de volonté. Or, la volonté en ce domaine-là ne peut pas tout, en d’autres domaines non plus, je présume. Et les personnes entrent dans un cycle que je définie ainsi: privation-frustration-transgression. Car on ne peut pas tenir quelque chose qui est de l’ordre de la privation et de la frustration en permanence, tout le temps, toute une vie. Et le patient à un moment donné lâche le régime diététique et reprend le poids, voire même le dépasse. Et on sait que 5 ans après avoir commencé un régime, 95% des gens sont revenus à leur poids initial ou l’ont dépassé. Comment éviter tout cela ? En allant voir à quoi sert le poids. Car l’obésité est un symptôme, et il a sa raison d’être, il est intelligent, il vient résoudre un problème au démarrage. Je vais vous donner un exemple – très souvent une personne a pu mettre en oeuvre une façon de grossir pour se protéger, c’est un rempart qui met à distance les autres. Pourquoi faire mettre à distance les autres ? Plusieurs choses – mettre à distance sexuellement, par exemple. Si je suis grosse, pour une femme, je suis moins dans les canons de la beauté classique et donc je me protège du désir trop agressif. Parmi les obèses il y a une surreprésentation en pourcentage des personnes qui ont subi des abus sexuels dans l’enfance ou d’autres formes de violence physique ou verbale. Autre cas de figure – mettre un rempart pour éviter qu’on pénètre trop, « protéger mon moi profond », s’il s’agit de l’intrusion psychique d’une mère, par exemple.
- Y- a-t-il d’autres facteurs, hormis l’enfance, qui peuvent déclencher des symptômes pareils ?
- Bien sûr. On parle d’obésité dont les causes sont dans l’enfance, mais on constate d’autres obésités qui ont des causes surtout dans les événements de la vie – la réponse par la nourriture au stress, aux chocs divers et variés. Parce que la nourriture est un refuge et une compensation en même temps et on le constate tout le temps. Quand quelque chose ne va pas, que font les gens? Ils prennent un bout de chocolat, une « petite douceur » comme on dit en français. Et cette « petite douceur » pour la grande majorité des gens - ça va aller, parce que la limite peut être posée. Mais pour les personnes qui sont dans l’addiction, petit à petit la limite ne peut pas être posée et ils entrent dans le cycle de la dépendance à l’objet de l’addiction. Donc, les personnes qui vont trouver dans la nourriture la meilleure compensation n’ont pas toutes dans l’enfance la source, mais en revanche - il y a ce rapport à la limite, qui est très particulier et une destructivité du corps. Et je pense que tout comme n’importe qui ne peut pas devenir alcoolique, n’importe qui ne peut pas devenir obèse, non plus.
- Dans votre livre vous mettez un parallèle intéressant entre l’obésité et les pathologies d’addiction.
- Je compare avec les pathologies d’addiction comme celle de l’alcoolisme. Elle n’a pas, bien évidemment, le même effet psychique, mais en revanche a les mêmes causes. Nous avons remarqué également que chez les personnes en obésité il y a plus de parents alcooliques que dans la moyenne de la population. Comme si l’oralité avait été déplacée. La personne a transféré sur la nourriture quelque chose qui dans son enfance était de l’ordre de la boisson, du liquide, pour l’un de ses parents. Et comme elle avait souffert de l’alcoolisme de son père ou de sa mère, elle ne pouvait pas prendre le même symptôme, mais elle en a pris un assez proche, avec une proximité importante. Les personnes qui sont dans l’addiction - qu’elle soit au niveau de la nourriture ou de l’alcool (c’est pareil) petit à petit ne peuvent pas se limiter et elles entrent dans le cycle de la dépendance à l’objet de l’addiction. Ce qui signifie qu’on attribue à un objet extérieur à soi ce pouvoir de nous faire du bien, de nous aider. Donc quand ça ne va pas, on croit que la compensation on la trouve dans la boisson, dans la nourriture ou dans la cigarette – « ça va me faire du bien », « ça va me détendre », etc. C’est cette illusion qui est attribuée à un objet extérieur et à tel objet, pas un autre. S’en priver c’est compliqué et il devient alors extrêmement difficile de s’en sortir. Et il y a besoin d’autre chose que de la volonté, alors il ne suffit pas de faire appel à la volonté. Puisque les médecins vont vous dire : « Mais écoutez, faites un effort, retenez-vous, mangez moins, si vous avez envie d’un chocolat, prenez une pomme ou un verre d’eau. » Tous ces conseils de diététique sont naturellement de bon sens, mais en revanche tout ça c’est dans le conscient. Inconsciemment le psy va faire comprendre à une personne que « vouloir » et « désirer » ce n’est pas pareil. On peut vouloir perdre du poids et continuer à se protéger. Et tant que votre thérapeute ne vous aidera pas à faire la différence entre le vouloir et le désirer, vous aller avoir une culpabilité de ne pas respecter les conseils de diététique qu’on vous donne.
- C’est-à-dire que dans la cure de l’obésité le traitement purement « corporel » ne suffit pas ?
- Une approche strictement somatique ne convient pas. Tout comme personne ne soignerait un anorexique sans s’occuper de ce qu’il y a dans sa tête. Personne ne soigne plus les alcooliques en leur disant: « Mais arrêter de boire, mon bon Monsieur !» Et plus je vais dans l’expérience, plus je pense que l’obésité mentale sera un concept qu’on va développer demain et après-demain et qu’il est nécessaire de développer l’obésologie comme on a développé l’alcoologie.
- Est-ce que l’obésité est un problème uniquement individuel, personnel, alors qu’elle a tendance à se globaliser de plus en plus ?
- C’est un problème autant de l’individu que de la société. L’Organisation Mondiale de la Santé l’a classé fléau numéro 5. Aujourd’hui on meurt plus de surpoids que de la faim. Il existerait 300 millions d’adultes obèses dans le monde, dont un tiers dans les pays en voie de développement. Deux millions et demi de morts par an sont dues à des suites de l’obésité. Mais l’obésité ne pourrait pas être si répandue dans le monde contemporain, s’il n’y avait pas la proposition, la surabondance de propositions d’achats, de nourriture, de grignotage et de soda. Parce que moi je vous ai offert un verre d’eau, mais c’est rare, d’ordinaire on vous offre un coca-cola. En Afrique, la raison pour laquelle la population devient en obésité, c’est qu’on boit moins d’eau que de soda. La boisson « eau » n’est plus à la mode, c’est rare d’offrir à quelqu’un un verre d’eau. Mais le verre de coca – il y a 7 morceaux de sucre là-dedans.
Aujourd’hui nous mangeons des trucs beaucoup plus gras, beaucoup plus riches en calories et nous nous dépensons moins. Le corps stock. Le corps n’est pas fait pour une vie aussi sédentaire,avec autant de nourriture. Les publicités à la télé nous donnent envie principalement de consommer tout le temps. Et l’être humain doit être très, très fort, pour résister. Ce ne sont même pas de propositions, ce sont des incitations à consommer constamment, même sans avoir ressenti de la faim.
- Votre message pour notre auditoire ?
- Si vous vous rendez compte que vous avez une tendance de plus en plus à compenser avec la nourriture, il faut que ça vous interroge, parce que prévenir c’est mieux que guérir. Et on ne prend pas des tas de kilos en quelques jours, en quelques semaines, en quelques mois, non – ça prend des années. Et j’invite les gens à aller parler avec un psy pour pouvoir mettre des mots à la place de mettre un objet – nourriture, alcool et autre. Et j’insiste aussi sur la notion du « bon moment ». Il faut quand-même que dans une vie ce soit le bon moment, ce n’est pas parce que votre médecin vous dit que vous allez avoir un problème avec la colonne vertébrale, cardiaque ou diabète. Il faut que vous décidiez que c’est le bon moment pour résoudre ce problème.

Saturday, October 20, 2007

Catherine Mathelin-Vanier:
Toute vie a de la valeur
* La perte d’un enfant ne se surmonte pas
* Personne ne remplace personne dans cette vie. Et l’enfant qui viendra après celui que vous avez perdu ne va pas prendre sa place.
* Le psychanalyste d’enfant est «traducteur» pour les parents
* Ayez plus de confiance en vous comme parents et ne cherchez pas à tout prix des conseils ailleurs
* Ce qui se passe avec votre enfant est en lien avec votre enfance
* La rencontre avec le psy vous traduit ce que vous n’arrivez pas à comprendre de votre enfant (et qui n’est pas du tout forcément quelque chose qui vient de votre faute)


Catherine Vanier est docteur en psychologie et travaille dans le domaine de la psychiatrie d’enfant et de la psychanalyse depuis 1970. Elle a une expérience professionnelle particulière, car depuis 20 ans elle fait partie de l’équipe du service de réanimation pour nourrissons dans l’hôpital Saint-Denis à Paris. Elle a transmis ses observations et sa pratique approfondie dans son livre: «Le sourire de la Joconde». Mme Mathelin est disciple de deux grands noms dans la psychanalyse d’enfant – Françoise Dolto et Maud Mannoni.
- Madame Vanier, est-ce que la thérapie psychanalytique des bébés est une pratique typique en France ?
- En France depuis une dizaine d’années on s’intéresse beaucoup aux bébés et les psychanalystes ont été amenés à recevoir de très petits bébés - de 2-3 mois. Parce qu’on s’est rendu compte que certaines maladies du corps ou certains troubles du bébé n’avaient pas une cause forcément médicale, mais aussi une cause psychologique. Un bébé ne parle pas, bien sûr, mais ses moyens de dire que quelque chose ne va pas, c’est très souvent - de crier, de pleurer, de vomir, d’avoir des diarées, enfin - toutes ces manifestations des nouveaux-nés. Et les pédiatres qui ont beaucoup examiné et qui ont des méthodes d’investigations médicales pour voir si le corps est malade, se sont rendus compte qu’un des moyens de parler des bébés c’était de manifester comme ça une gêne et une malaise qui pouvait être une malaise psychique. Petit à petit, les pédiatres ont commencé à demander aux psychanalystes s’ils avaient une idée de ce qui pouvait se passer avec ce bébé. Et donc nous avons travaillé beaucoup sur la métapsychologie du nourrisson, nous avons essayé de comprendre comment se constitue le psychisme d’un bébé et du même coup les psychanalystes reçoivent plus de bébés. Et en France, dans les services de réanimation néonatale, la présence d’un psy est obligatoire par décret depuis 4 annés. Et avec les médecins en service de réanimation, on réfléchit sur les problèmes et on essaie de permettre au bébé de se développer le mieux possible malgré l’hospitalisation. Ici l’équipe soignant se pose beaucoup de questions: faut-il réanimer (et jusqu’où aller) ces bébés tout petits, nés parfois 500 gr, 6-ième mois de la grossesse? Et-ce qu’on ne va pas nuire en voulant les sauver sur le côté psychique, alors qu’on les sauve sur le côté de leur corps? Et si le fait de naître plus tôt et d’être séparés de leurs parents pouvait avoir des conséquences par la suite sur le développement psychique et lesquelles? Nous travaillons pour permettre aux mamans de souffrir le moins possible de cette hospitalisation, parce que pour elles c’est terrible d’être séparées de son bébé à la naissance. Et puis aussi de pouvoir aider les parents auxquels on allait annoncer les séquelles ou que l’enfant n’allait pas vivre. Donc, nous les psychanalystes, on a aussi un travail d’accompagnement et dans les risques de séquelles et lorsque des drames comme la mort d’un enfant arrivent, qui est un traumatisme épouvantable pour la famille.
- En quoi consiste le travail psychanalytique avec le prématuré ? Vous lui parlez ?
- Bien sûr, je lui parle. Mais je fais aussi suffisamment travailler les puéricultrices, les infirmières, les médecins, pour que tout le monde lui parle, parce que si c’est juste une personne qui vient parler une fois, de temps en temps, ce n’est pas grand chose. J’essaie que la façon d’envisager la réanimation soit différente pour l’équipe soignant, c.à.d. qu’il parte du principe qu’il ne s’agit pas d’un corps seulement à réanimer, mais d’un sujet et qu’il faut réanimer son désir, il faut qu’il ait le désir d’avancer, grandir et vivre, ce bébé. Parce que, quelques fois, privé de sa maman, privé de son papa – quelles puissent être ses raisons de vivre à ce bébé? Dans un service pareil il peut perdre le courage et l’envie de vivre, donc il faut lui parler – de sa famille, de ses frères et soeurs qui l’attendent à la maison, de la vie qu’il va avoir. Et aussi – expliquer à ce bébé pourquoi il est là. Je demande aux parents de lui dire qu’ils ne l’ont pas abandonné, qu’ils le laissent au médecin pour qu’il le soigne, parce qu’il est malade. Et qu’ils sont là et qu’ils attendent qu’il aille mieux pour le ramener à la maison, auprès de la famille.
- Vous avez vu beaucoup de malheurs et de souffrance. Quelle est, selon vous, la différence entre la souffrance du père et de la mère?
- Je ne suis pas sûre que ce soit une différence forcément en quantité de souffrance. Le père peut tout à fait souffrir autant que la mère, mais ce n’est pas la même souffrance. La maman l’a eu dans son ventre, ce bébé. Donc d’apprendre qu’il va être handicapé ou qu’il va mourir pour la mère c’est quelque chose de physiquement douleureux, terrible, alors que le père il va être plus dans ses repères symboliques de paternité. C’est pas tout à fait quelque chose qui va lui arracher le ventre et le corps, comme ça fait à une mère. Ce lien physique de la maman et du bébé est très particulier…Et c’est vrai que comme nous, on se retrouve avec des enfants très fragiles, on est obligé de dire aux parents qu’on ne peut pas se prononcer même quelques fois sur la vie ou sur la mort avant 1 mois. Et il y a des parents qui disent : « Nous ne venons plus. Nous ne viendront que quand vous pouvez nous dire qu'il est sauvé.» Et en parlant avec ces parents, j’arrive leur expliquer que, ma foi, toute vie a de la valeur ! Et qu’une vie de 3 jours, qu’une vie de 8 jours, c’est une vie. Et que pour eux, les parents et pour lui – le bébé, c’est important d’être là, d’être à côté de lui, de lui dire qu’on l’aime, qu’il existe, qu’on pense à lui et qu’on pensera à lui toujours, il aura toujours sa place pour eux. Et que même si cet enfant vient de mourir, d’avoir été avec lui, près de lui, c’est quand même moins douleureux, c’est atroce, mais c’est quand même moins douleureux que de l’avoir quitté tout de suite et de ne l’avoir pas revu. Et je crois que pour les parents c’est quand même plus solidifiant d’avoir été présents, d’avoir soutenu ce bébé, d’avoir lui parlé un peu que s’ils n’ont pas été là du tout ou s’ils ont fui. Pareil pour les médecins. De dire à un bébé qu’on l’aide, qu’on va essayer qu’il s’en sorte, mais qu’on comprend que s’il est très malade, il puisse choisir autre chose que la vie. Parce qu’il y a des prématurés qui vont survivre en fauteuil roulant. Donc, on peut admettre, nous, on peut s’incliner aussi face à ce bébé qui nous dit par ses symptômes: «je n’ai plus de force!» en commençant à mal réspirer, en s’aggravant. On peut admettre ça, il nous met ses limites, nous ne sommes pas tout-puissants. Et si on ne peut pas faire en sorte qu’il ait une vie tout à fait normale, on peut comprendre aussi que lui, le bébé il décide qu’il ne veut pas vivre handicapé et que c’est son droit, aussi, ce choix. Et on ne va pas le sauver à tout prix, à tout prix, à tout prix! Même si on l’aime! Après tout, c’est aussi une preuve d’amour de lui dire: «C’est ton droit!»
- J’ai demandé, il y a un certain temps, votre collègue – professeur Danièle Brun, comment on peut surmonter un tel malheur – d’avoir un enfant handicapé ou de perdre un enfant.
- On ne peut pas.
- Elle m’a dit la même chose.
- On ne peut pas. On peut continuer à vivre, mais on ne peut pas oublier, on ne peut pas penser qu’on n’a pas eu ce bébé et on ne peut pas ne plus en être triste. Il y a un temps, comme tous les deuils, vous voyez, il y a un temps de deuil insupportable où on n’a qu’une idée – se jeter par dessus un pont. Et puis il y un temps où on peut penser autrement à ce bébé. Et on peut dire: “J’ai eu cet enfant. Très malheureusement, la vie a fait qu’il n’a pas vécu, mais il a existé. Et j’ai été, j’ai été maman de cet enfant. Il compte pour moi, je le garde dans mon coeur, il comptera toujours.» Quand on perd quelqu’un, on peut continuer à cheminer sans lui, c.à. d.- il arrive un moment où on peut penser à lui en étant moins dramatiquement triste. Mais – penser qu’on va, un jour, dire: «Oh, mais c’est pas grave, j’ai eu un bébé, il est mort». Non ! Non!
- Les gens du dehors, d’habitude, ils disent: « La vie continue. »
- Oui, ils disent sans comprendre ce que c’est. Et ils disent aussi: «Fais-en un autre !» Mais un autre enfant – il sera un autre enfant! L’enfant que vous aurez après celui qui est décédé ne va pas prendre sa place. Il sera votre deuxième enfant, et il aura eu un grand frère ou une grande soeur qui sera mort (e). Alors – personne ne remplace personne. Et vous allez être très contente et très heureuse de ce deuxième enfant qui naît, mais il ne va pas vous consoler ou s’il vous console de la mort du premier, ce n’est pas très bon signe pour lui, c.à. d. ça va être très lourd à porter.
- Quels symptômes des enfants doivent faire les parents s’adresser au psy?
- On pourrait dire – tout ce qui fait penser à des parents (qui connaissent bien leurs enfants et moi je leur fait confiance) que l’enfant a l’air triste et malheureux. Dès que vous sentez un enfant malheureux – c’est ça la bonne réponse. Où quand tout a l’air d’aller bien, mais vous vous inquiétez pour quelque chose – et bien, allez en parler. Ça vous aidera parfois de comprendre des choses qui se passent même peut-être pas pour l’enfant, mais pour vous. Et de prendre de la distance par rapport à tout ça et d’alléger infiniment le poid. Je me souviens comme ça d’une petite fille de 5 ans qui venait me voir pour la première fois avec ses parents. Elle venait d’avoir un petit frère et elle était devenue très méchante à la maison. Et les parents disaient: «Elle est méchante, c’est incroyable, on dirait qu’elle veut la mort à cet enfant, elle allait s’asseoir sur le couffin, elle dit qu’elle va le jeter par la fenêtre. Nous, on est très fâchés, on la gronde tout le temps, on ne comprend pas pourquoi elle n’aime pas ce petit frère”. Je parle avec les parents et je dis: «Vous savez, peut-être qu’elle est juste très malheureuse.» Et je fais aussi parler un peu les parents de leurs relations et de leur rivalité avec leurs frères et leurs soeurs à eux. Et ils disent: «Ah, oui, c’est vrai, quand on était tout petit on avait été très malheureux». «Bon, souvenez-vous – votre petite fille n’est pas méchante, mais elle vit des choses difficiles, il faut aussi qu’elle comprenne que vous l’aimez toujous autant.» Et en partant, la petite fille se retourne vers moi (elle n’a rien dit pendant toute la séance et avait l’air boudé dans son fauteuil) et elle m’a dit: « J’ai compris quel métier tu fais. Tu es traducteur pour les parents». J’ai trouvé que c’était très joli. Et quelques fois aller à la rencontre d’un psy c’est simplement voir quelqu’un qui va vous traduire un peu ce que vous n’arrivez pas à comprendre de cet enfant qui n’est pas du tout forcément quelque chose qui vient de votre faute.
- Le psychanalyste français Marcel Rufo affirme que le manque de jalousie des aînés par rapport aux cadets n’est pas un bon signe. Mais moi je ne suis peut-être pas la seule à ne pas se rappeler d’avoir éprouvé des sentiments pareils...
- La jalousie a beaucoup à avoir aussi avec la façon dont les parents vont accueillir le nouveau et la place qu’ils vont faire à l’aîné. Je pense que ce que Marcel Rufo veut dire, c’est que – quand cette jalousie existe, c’est important que les enfants puissent l’exprimer. Au cas où elle existe, quelques fois, elle peut être très affaiblie ou l’aîné peut avoir d’autres sujets de préoccupation que l’arrivée de ce petit frère et ne se souviendra pas avoir été jaloux. Je voulais juste vous dire quelque chose sur la jalousie, parce qu’on n’en pense jamais. On pense à l’aîné jaloux du petit et il faut savoir que les petits sont atrocement jaloux des aînés. Et on n’en parle pas de cela et même les parents n’y pensent pas! Or, c’est terrible d’être un bébé et d’être dans votre petit fauteuil de bébé et de voir un grand qui marche et qui fait plein de choses qu’il veut. Et puis, après – essayer de marcher pour le rattraper et de voir que le grand – il parle et il marche... Le petit est souvent dans une grande rivalité avec l’aîné et peut tout à fait souffrir de ce que pense sur cette privilège de l’aîné. Donc – que les enfants rivalisent entre eux, c’est vrai, et c’est bon parce que la rivalité c’est ce qui fait qu’on réussisse les concours, quand on est grand, par exemple.
- Allez-vous donner un conseil à nos lecteurs?
- En introduction, je vais vous dire qu’une fois Freud a reçu une dame qui avait entendu que le professeur parlait beaucoup d’éducation des enfants et de comment ça pouvait rendre les enfants nevrosés. Elle est allée le voir et lui a dit: « Je voudrais vous demander - qu’est-ce que je peux faire pour élever mon fils le mieux possible.» Et Freud lui a répondu: «Ecoutez, faites ce que vous voulez. De toute façon ce sera mal». Alors, le problème du conseil, c’est que – si les parents font ce qu’ils ont lu dans les journaux, ou ce qu’ils ont entendu à la radio ou vu à l’émission du télé, juste parce qu’ils l’ont vu écrit ou entendu et que eux, ils ne sont pas du tout présents ou vrais dans l’application de ce conseil, cela ne va pas avoir l’effet qu’on pense que ça pourra avoir. Il y a énormément de livres de pédagogie, d’écrits, où on explique quoi faire et comment agir. Jamais il n’y aurait plus de consultations chez les psys, si cela marchait. Et je crois que s’il y a un conseil qu’on peut donner aux parents – c’est d’avoir présent à l’esprit, que ce qui se passe avec leur enfant est en lien avec leur enfance, à eux, les parents. Et que si vraiment ils voient quelque chose qui ne va pas, le conseil qu’on peut leur donner – c’est d’aller poser la question à quelqu’un qui est formé à la psychanalyse ou à des psychologues, qui ont idée de ce qui peut se passer. Et puis – faites-vous plus de confiance et n’essayez pas toujours de trouver une recette, dans un journal ou dans un magazine, par exemple.

Friday, October 12, 2007

Катрин Вание:
Всеки живот има стойност
*Загубата на дете не се превъзмогва
*И никой никого не замества в този живот
*Детският психоаналитик е “преводач за родители”
*Имайте повече доверие в себе си като родители и не търсете непременно съвети другаде
*Случващото се с вашите деца винаги има връзка със собственото ви детство
*Срещата с психоаналитика ви “превежда” онова, което не съумявате да разберете у детето си и което не е непременно ваша грешка


Визитка: Катрин Вание е доктор по психология и работи в областта на детската психиатрия и психоанализа от 1970 г. насам. Има тясно профилиран професионален опит с недоносени деца, тъй като от двайсет години е част от екипа на отделението за интензивна терапия на рискови новородени в болницата “Сен Дени” в Париж. Богатата си клинична практика и наблюдения там е обобщила в книгата: “Усмивката на Джокондата. Терапия с недоносени деца”. Г-жа Вание е ученичка и последователка на две от гранддамите в областта на детската психоанализа във Франция – Франсоаз Долто и Мод Манони.

- Г-жо Вание, обичайна практика ли е психоаналитичната терапия на бебета във Франция?
- От десетина години във Франция се наблюдава засилен интерес към бебетата въобще. И ние, психоаналитиците, започнахме все по-често да приемаме съвсем малки пациенти – кърмачета на по 2-3 месеца. Защото стана ясно, че някои техни телесни прояви и смущения не са непременно от медицинско естество, а имат и психологическа причина. Което ще рече - да, бебето не може да говори, но неговият начин да ни каже, че нещо не е наред, е като плаче, повръща, има диария и пр. С времето педиатрите (които разполагат със свои методи, за да установят дали тялото е болно), си дадоха сметка, че именно това е едно от средствата за говор на бебетата, когато става дума за психическо страдание, а не за органична болест. Постепенно лекарите започнаха да се обръщат към нас с въпроса дали имаме идея какво се случва с едно подобно бебе. И ние работихме много върху метапсихологията на кърмачето, т.е. – върху това как се конструира неговата психика, напреднахме доста и в резултат консултираме все повече и повече бебета. Нещо повече - у нас, във Франция, от 4 години насам присъствието на психоаналитик или психолог в отделенията за реанимация на рискови новородени е задължително със закон. Заедно с лекарите в тези сектори ние се опитваме да разсъждаваме върху проблемите и да търсим начини недоносените деца да се развиват по най-добрия възможен начин, въпреки хоспитализацията. Тук лекуващият екип си поставя много запитвания – трябва ли и докъде да се простира реанимацията на тези съвсем малки бебета (появили се понякога в 6-и месец на бременността и тежащи едва 500 грама) и дали няма да се навреди върху психиката им, тогава, когато на всяка цена се спасяват телата им? Дали преждевременното им раждане и обстоятелството, че са били разделени от родителите, би могло да има последици върху психическото им развитие по-нататък и какви? Освен това ние работим и за облекчаване на страданието на майките, защото за тях е ужасно да бъдат разделени с децата си още от мига на тяхното раждане. Опитваме се да подпомагаме и онези родители, на които ще оповестим, че бебето ще бъде с увреждания или че няма да живее. Тоест ние, психоаналитиците, имаме задачата по “придружаване” на родителите – и когато има рискове от увреждания и когато се случват драми като смъртта на дете, което е ужасна травма за семействата.
- А в какво се изразява психоаналитичната работа с недоносените, вие говорите ли им?
- Разбира се, че им говоря. Но също така стимулирам акушерките, медицинските сестри и лекарите да им говорят. Защото ако само един човек разговаря и то от време на време с бебето, това не е кой знае какво. Аз се опитвам да накарам медицинския екип да се отнася по друг начин към реанимацията, да изхожда от принципа, че не става дума само за реанимиране на тялото, но че трябва да реанимираме и желанието на бебето за живот. За да напредва и за да расте, е нужно то да има това желание у себе си. Защото, понякога - какви биха били мотивите и какви ще бъдат основанията на едно бебе да иска да живее, след като е лишено от майка си и от баща си? В подобно отделение и при цялата тежест на медицинското лечение, то може и да изгуби куража и желанието за живот. Затова трябва да му се говори – за неговото семейство, за братята и сестрите, които го чакат у дома, за живота, който му предстои. Ние обясняваме на бебето и защо е в болницата. И аз моля родителите да му казват, че не са го изоставили, а че го оставят на лекаря, за да може той да го лекува, тъй като е болно, но че те са тук, че го чакат да се подобри, за да го вземат у дома при семейството.
- Вие сте се сблъсквали с много човешка мъка. Каква, според Вас, е разликата между майчиното и бащиното страдание?
- Не съм сигурна, че става дума за разлика в количеството на страданието. Бащата може да страда също толкова, колкото и майката. Но това няма да е същото страдание. Защото майката е носила в утробата си това бебе. Следователно – да научи, че то ще има увреждания, или да научи, че то ще умре, за майката е нещо физически болезнено и ужасно. Докато за бащата ще бъде повече от порядъка на неговите символични ориентири на бащинството, а не нещо, което непременно ще му изтръгва вътрешностите и ще му разкъсва тялото, както е при майката. Тази физическа връзка на майката с бебето е много особена…Знаете ли, в работата с недоносените деца, ние понякога не можем да се произнесем незабавно дори по въпроса за живота или за смъртта им. И има родители, които казват: “Ние няма да идваме повече. Ще дойдем, когато можете да ни гарантирате, че то е спасено”. Разговаряйки с подобни родители, на мен ми се случва да им обяснявам, че, бога ми, всеки живот има стойност! И че живот от 3 или от 8 дни също има стойност. И че за бебето, и за тях като родители, е важно да бъдат тук, да присъстват до него, да му казват, че го обичат, че то съществува, че мислят за него, че винаги ще мислят за него, че винаги ще има място сред тях. И даже ако това дете умре, то да са били до него е все пак по-малко болезнено, отколкото ако го изоставят веднага, без да са го виждали. Аз наистина мисля, че от една страна за родителите е по-малко жестоко, а от друга е по-укрепващо помежду им, когато са присъствали и са поддържали бебето си, когато са му говорили, а не когато са избягали веднага. Подобно е и за лекарите. Да кажеш на бебето, че му помагаш да се спаси от болестта, но и че го разбираш, тъй като е много болно и би могло да избере и нещо друго, освен живота. Защото някои недоносени ще оцелеят, но с цената на това да са приковани на инвалиден стол до края на дните си. Следователно можем да допуснем и можем да отстъпим пред това бебе, което ни казва със своите симптоми: “Чуй, нямам повече сила” – като започва да диша зле и да се влошава. Да, ние можем да допуснем това - че то ни поставя своите граници, а ние, лекуващият екип, не сме всемогъщи. И ако не сме в състояние да му гарантираме един нормален, пълноценен живот, то можем да разберем - че то, бебето, решава и избира да не води такъв инвалиден живот. То има правото на този избор. Ние няма да го спасяваме на всяка цена, на всяка цена, на всяка цена! Даже когато го обичаме! Защото, след всичко – това е също доказателство за обич – да можеш да му кажеш: “Ти имаш правото на своя избор!”
- Попитах преди време вашата колежка проф. Даниел Бран, как е възможно да се превъзмогне подобно нещастие – да имаш дете с увреждане или да изгубиш дете.
- Не е възможно.
- И тя така ми отговори.
- Не е възможно. Можеш да продължиш да живееш, но не можеш да забравиш, че си имал това бебе. И не можеш да не бъдеш тъжен. Вижте - има едно време на непоносим траур, когато единствената ти мисъл е да се хвърлиш от някой мост. После настъпва момент, в който е възможно да мислиш за детето си и по друг начин. И да си кажеш: “Имах това бебе. За нещастие животът направи така, че то не оцеля, но то живя, то съществува. И аз бях майка, бях майка на това дете. То има значение за мен, аз го пазя в сърцето си и то винаги ще има значение за мен”. Когато изгубите някого, вие можете пак да продължите житейския си път, т.е. – идва миг, в който да мислите за него с малко по-малко драматизъм и тъга. Но да се смята, че един ден ще е възможно да си кажете: “Няма страшно, имах това бебе, то умря, какво пък толкова?” – Не, това не!
- Обикновено хората отстрани подхвърлят: “Животът продължава”…
- Хората така говорят, без да разбират какво е това. Те също казват: “Направете си друго дете!” Но едно друго дете ще бъде едно друго дете. Детето, което ще имате след онова, което сте изгубили, няма да заеме неговото място. То ще бъде вашето второ, вашето друго дете. Но то ще има едно по-голямо братче или сестриче, което е починало. Така че – никой никого не замества в този живот! И вие ще бъдете много щастлива и много доволна от вашето второ бебе, което се е родило, но то в никакъв случай няма да ви утеши за смъртта на първото. Или ако го направи, няма да бъде добър знак за него, в смисъл – ще му бъде тежко да го носи.
- Какви симптоми у децата трябва да накарат родителите да се обърнат към психоаналитик?
- Би могло да се каже – всичко, което кара родителите да си мислят (а те добре познават своите деца и аз им имам голямо доверие), та всичко онова, което кара родителите да си мислят, че детето им е тъжно. Щом почувстват, че детето им е нещастно – мисля, че това е добрият, правилният отговор. Или когато привидно всичко върви добре, но вие се тревожите за нещо, ами отидете тогава да поговорите със специалист. Това ще ви помогне понякога да разберете неща, които се случват не толкова с вашето дете, колкото с вас самите. И да погледнете ситуацията отстрани, да свалите голям товар от плещите си и да позволите нещата да потръгнат както за вас, така и за вашето дете. Спомням си, когато за пръв път при мен дойде едно 5-годишно момиченце с родителите си. То наскоро се беше сдобило с по-малко братче и бе станало твърде пакостливо. И родителите разказваха: “Тя е палава и невъзможна у дома. Направо не е за вярване, човек би помислил, че желае смъртта на бебето - сяда отгоре му, заплашва, че ще го изхвърли през прозореца. Ние сме много ядосани, мъмрим я непрекъснато и не разбираме - защо тя не обича това братче?!” Аз поговорих с тях и ги попитах: “ Вижте, а може би дъщеричката ви просто е нещастна?” И накарах тези родители да се разприказват малко около взаимоотношенията със собствените им братя и сестри, около съперничеството им с тях. И те си припомниха: “О, да, наистина, когато бяхме малки, се чувствахме нещастни”. “Ами ето, спомнете си, – допълвам аз – вашата дъщеричка не е лоша, тя просто преживява трудни моменти и трябва да разбере, че вие продължавате да я обичате също толкова!” На тръгване момиченцето, което ни беше слушало мълчаливо и навъсено през цялото време, се обърна към мен и ми каза: “Сега разбрах каква професия имаш ти. Ти се преводач за родители!” Намирам това за много хубаво. Понякога срещата с психоаналитик означава просто, че ще срещнете някой, който да ви “преведе” малко от онова, което не съумявате да разберете у вашето дете и което не е непременно някаква ваша грешка.
- Популярният френски психоаналитик Марсел Рюфо твърди, че не е добър знак липсата на ревност у по-големите към по-малките деца. Аз обаче едва ли съм единствената, която не си спомня да е изпитвала подобни чувства към по-малките си братя…
- Ревността има много общо с начина, по който родителите ще посрещнат новороденото и с мястото, което ще отредят на по-голямото дете. Според мен това, което Рюфо се опитва да каже е, че когато ревността съществува е важно децата да могат да я изразят. Понякога тя може да бъде доста слаба, или пък голямото дете да си има други, по-интересни занимания от появата на малкото бебе и дори ако има ревност, то тя да не бъде ядрото на проблема, така че то няма да си я спомня. Искам да добавя още нещо, за което обикновено не се мисли. Много се пише за ревността, която по-големите изпитват към по-малките си братя и сестри, но трябва да знаете, че малките също изпитват ужасна ревност към големите. А за това не се говори. Ще рече, че даже родителите не си дават сметка за наличността й. А е ужасно да си бебе, да си в малкото се легълце и да виждаш един голям, който ходи около тебе и прави куп неща, които иска. А после – да се опитваш да вървиш, за да го хванеш, а големият да тича. И да говори. Малките често са в голямо съперничество с по-големите си братя и сестри и могат да страдат от това, което си представят за привилегията да бъдеш голям. Да, така е - децата са съперници помежду си. Но от друга страна това е и добре, защото именно съперничеството ни кара да успяваме на конкурси например, когато пораснем.
- Ще дадете ли някакъв съвет на нашите читателки?
- Вместо въведение към отговора си, ще ви разкажа следното. Веднъж при Фройд отишла дама, която била чувала, че професорът много говори за ролята на възпитанието и как то при определени условия може да направи децата невротици. Тя се обърнала към него с молба: “Идвам при вас, за да ми кажете как да отгледам сина си по най-добрия възможен начин!” А Фройд й отговорил: “Вижте, правете, каквото си искате. При всички случаи – ще бъде зле!” Та това, което искам да кажа за проблема със съветите е, че ако родителите изпълняват всичко онова, което са чели във вестниците, чули по радиото или видели по телевизията, само и защото са го чули или прочели, но без да са присъствени, без да са истински в прилагането му, то в никакъв случай няма да се получи резултатът, който очакват. Има огромно количество педагогическа литература, в която се обяснява какво да се прави и как да се постъпва. Но ако това работеше, нямаше да има консултации с психоаналитици. И ако мисля, че има съвет, който бих могла да дам на родителите, то той е - винаги имайте наум, че това, което се случва с децата ви, има връзка с вашето собствено детство. И ако наистина виждате нещо, което не върви, просто отидете и поставете въпроса си на психолог или на психоаналитик, на някой, който може да има идеята какво точно се случва. И още – имайте повече доверие в себе си като родители и не търсете непременно рецепти другаде - в някое списание или вестник, например.

(PS Редактиран вариант на текста е отпечатан и в списание "Бела")